les obligations de la petite ablution

Les obligations de la petite ablution sont au nombre de sept :

1. L’intention lors du lavage du visage

2. Le lavage du visage

3. Le lavage des mains jusqu’au coudes

4. L’essuyage de toute la tête

5. Le lavage des pieds jusqu’aux chevilles

6. La continuité

7. Et la friction (des membres à laver)

Chez les malikites, les piliers ou les devoirs de al woudou sont au nombre de sept. Pilier et devoir chez les malikites ça a la même signification, excepté pour al hajj.

L’intention qu’est-ce que c’est ? Il s’agit simplement de pourquoi on fait l’acte, de notre volonté. Si quelqu’un se lève le matin et se lave le visage pour se rafraichir il sait bien que c’est pour se rafraichir, et s’il se lève et se lave le visage pour faire al woudou, alors il sait bien que c’est pour al woudou. De sorte que si on lui demande « pourquoi te laves-tu le visage ? » il dira « Pour al woudou’ ». Il n’y a pas besoin d’une phrase à faire dans la tête ou avec la langue, l’intention c’est quelque chose de simple. Le savant parle ici de l’intention lors du lavage du visage car le visage est le premier des membres à laver dans les obligations tout simplement. Si quelqu’un a l’intention de faire al woudou, puis qu’il oublie complètement cette intention dans un intervalle de temps assez court entre son intention et l’instant où il fait al woudou, alors c’est valide. Certains savants malikites ont même dit que celui qui se lève de sa chaise pour se diriger vers la salle de bain dans le but de faire al woudou, alors c’est suffisant.

Concernant le visage c’est laver jusqu’à là où pousse les cheveux dans la normalité jusqu’au menton et du tragus à l’autre (incomprises). C’est-à-dire que quelqu’un de dégarni ne doit pas laver son crâne par exemple, et que quelqu’un qui a des cheveux qui poussent sur le front, il doit laver son front. Il faut aussi laver la frontière du visage, les limites. Pour la barbe, si elle est épaisse de sorte qu’on ne puisse pas voir la peau à travers la barbe, alors il n’est pas nécessaire de faire pénétrer l’eau jusqu’à la peau. Mais si la barbe n’est pas épaisse, de sorte qu’on puisse discerner la peau, alors il est une obligation que l’eau pénètre dans la barbe jusqu’à atteindre la peau.

Dans le lavage des mains jusqu’aux coudes les coudes sont compris et il faut tout laver, même entre les doigts des mains. Mais évidemment, lorsqu’on lave les mains l’eau passe naturellement entre les doigts, mais les savants précisent « frotter entre les doigts des mains » pour être certain que l’eau passe. Mais pour ad dalk (accompagner l’eau avec la main) il y a plusieurs avis chez les malikites que nous verrons ensuite : que c’est une obligation, que c’est une sounnah, que c’est pour être certain que l’eau est parvenu (donc si on est certain selon cet avis, ce n’est plus une obligation de frotter).

Concernant le lavage de la tête il y a divergence à l’intérieur de l’école malikite. L’avis répandu dans l’école c’est passer la main mouillée sur toute la tête, d’autres ont dit sur le devant, d’autres ont dit un cheveu suffit. L’obligation est seulement de passer une main mouillée donc, et pas de laver les cheveux.

Pour le lavage des pieds, on les lave donc jusqu’aux chevilles. Il faut aussi laver le talon. Le vernis à ongle, la peinture, le goudron et les substances épaisses qui empêchent l’eau de toucher la peau doivent être enlevées avant de faire les ablutions. Mais celui qui travaille dans ce genre de métier (peinture, goudron ...) lui enlève seulement ce qu’il peut, et même s’il reste de ces substances sur sa peau, il peut faire al woudou avec car la règle de fiqh dit « la difficulté engendre la facilité ». Et il n’est pas interdit pour la femme de mettre du vernis à ongle devant son mari. Au contraire, il s’agit des actes qui font gagner énormément de récompenses que de s’embellir pour son mari (maquillage …). Il n’est pas obligatoire de laver entre les doigts de pied, et les ongles devront être coupés s’ils empêchent l’eau de rentrer pour laver les saletés.

Pour la continuité il s’agit de faire al woudou’ en une seule fois tout simplement. Et il ne désigne pas du tout la rapidité. C’est seulement qui ne doit pas y avoir une interruption entre les actes d’al woudou. Celui qui interrompt son woudou, soit il l’a fait par oubli soit il l’a fait par incapacité. Et l’incapacité il y a deux cas : il a négligé son woudou (par exemple : il n’a pas beaucoup d’eau dès le départ, et il se rend compte durant son woudou que ce n’est pas assez, alors il doit partir de l’endroit où il fait al woudou pour chercher de l’eau dans un endroit lointain de sorte que ses membres ont séchés) ou il n’a pas négligé son woudou (par exemple il avait avec lui une quantité d’eau suffisante pour accomplir al woudou mais quelqu’un a renversé son seau, alors il doit aller en chercher loin de lui : lui il n’a rien négligé de son woudou). Celui qui interrompt son woudou par oubli ou par incapacité non négligé, alors il continue son woudou et il est valable, même si ses membres ont séchés. Mais dans l’incapacité négligée, il devra refaire son woudou si ses membres ont séchés (si son dernier membre lavé n’a pas séché il peut continuer son woudou après). Les malikites disent que la continuité c’est de passer d’un membre à l’autre en ayant le précédent toujours humide. En considérant toutefois deux facteurs : un endroit ni trop chaud ni trop froid, et une personne ni très vieille ni très jeune, car les deux rendent le sèchement trop rapide ou trop lent.

Si la personne a oublié de laver un bras par exemple, on regarde si le dernier membre a séché ou non (ici ce sont donc les pieds). Si les pieds n’ont pas séchés, alors il reprend son woudou à partir du bras, donc il lavera les bras, puis la tête puis les pieds. Et si les pieds n’ont pas séchés, alors il rattrape que le membre manqué, que le bras dans cet exemple. Et toutes les prières qu’il a faites avec ce woudou, il devra les refaire, car son woudou n’était pas valable puisqu’il a manqué une obligation.

Lorsqu’on parle de laver, il s’agit du fait que l’eau coule (ghasl) sinon cela s’appelle un essuyage (mash). Le visage, les mains et les pieds c’est un lavage et les cheveux c’est un essuyage.