Les Temps où il est interdit ou déconseillé d'accomplir une prière surrérogatoire selon les avis des scholars

Les Temps où il est interdit ou déconseillé d'accomplir une prière surrérogatoire selon les avis des scholars
  • Temps ou il est interdit (haram) de faire des prières surérogatoires :

« En doctrine malikite, la prière surérogatoire et le sujûd at-tilâwa sont interdits (Harâm) dans les temps suivants :

  1. Au moment du lever du soleil (à partir de son lever jusqu'à ce qu'il se lève complètement)

Il s'agit là de l'apparition du disque solaire. Cette interdiction dure durant l'apparition du disque solaire jusqu'à ce que le soleil se lève et atteint une distance d'une lance arabe qui mesure 12 empans. A ce moment-là la prière surérogatoire devient permise et c'est à ce moment qu'entre la prière de ad-doha.

2. Au moment de son coucher (à partir de son coucher jusqu'à ce qu'il se couche complètement)
L'auteur a dit ce qui signifie : « il est interdit d'accomplir des prières surérogatoires au moment du lever du soleil et au moment du coucher du soleil ». Donc lorsque le soleil se lève et lorsque le soleil se couche il est interdit d'accomplir des prières surérogatoires. Mais nous ne parlons pas des prières obligatoires que l'on doit rattraper, car dans ce cas selon les malikite à partir du moment où on se souvient qu'on a une prière obligatoire à rattraper on doit la rattraper tout de suite. Et si on ne l'a rattrape pas et qu'on l'a laisse et qu'on meurt comme cela, on rendra des comptes selon les malikiya. Il s'agit du coucher du soleil c'est-à-dire de la disparition du disque solaire, donc tant qu'il n'a pas disparu le temps où il est interdit faire des prières surérogatoires subsiste, et dès qu'il disparaît ce temps est terminer. A ce moment-là le temps du maghreb commence et s'ouvre la possibilité d'accomplir des prières surérogatoires. Historiquement, ce sont aussi des temps où les polythéistes adoraient le soleil ou autre idole. La prière sur le mort ne se fera pas non plus dans ces temps sauf si on a peur que le corps du défunt soit altéré à cause de l'attente ou d'un climat hostile.


3. Au moment du prêche du vendredi, l’Imam est alors sur le minbar.

L'auteur a dit ce qui signifie « et il interdit de faire une prière nafila lorsque l'Imam est sur le minbar le jour du vendredi ».


4. Au moment où l'Imam entre pour faire son prêche du vendredi, il se dirige vers le minbar.

L'auteur a dit ce qui signifie : « et il est interdit de faire des prières surérogatoires lorsque l'imam se dirige vers le minbar pour faire son prêche du vendredi ». Donc si quelqu'un a commencé une prière surérogatoire à ce moment-là il doit la couper. Et il s'agit du cas où la personne voit l'imam se diriger vers le minbar et qui accomplit une prière surérogatoire malgré cela. Il ne s'agit pas du cas où la personne a commencé une prière surérogatoire et par la suite durant sa prière l'Imam se dirige vers le minbar. Les malikiyya ont dit cela car écouter les deux discours de l'Imam est un devoir, si il fait la prière il fait quelque chose autre qu'écouter le discours de l'Imam.

5. Quand al Jama’a dans la mosquée sont en train de faire une prière obligatoire. L'auteur dit «  il est interdit d'accomplir des prières surérogatoire quand une assemblée dans une mosquée est train d'accomplir une prière obligatoire ». Par exemple une personne entre dans une Mosquée et une assemblée accomplit la prière d’adh-dhur, mais cette personne ne rejoint pas de suite l'assemblée mais accomplit une prière surérogatoire avant. Cela est interdit, la personne doit rentrer directement dans l'assemblée qui accomplit la prière obligatoire.


6. Quand il ne reste plus assez de temps pour faire la prière obligatoire en son temps. L'auteur a dit dans le sens : « il est interdit d'accomplir des prières surérogatoire lorsque le temps est restreint ». Par exemple une personne s'est réveillé et il a à peine le temps pour accomplir une rak’a, si lui accomplit deux rak’a surérogatoires et ensuite il accomplit la prière obligatoire, il aura commis un péché car il aura fait sortir la prière obligatoire de son temps. Lui normalement doit accomplir at tayammoum pour accomplir la prière dans son temps.

7. Quand on se rappelle qu'on n'a pas fait une prière obligatoire (manquée), il faudra la faire de suite avant de faire les prières Nafiilal.

L'auteur dit dans le sens: « et il interdit d'accomplir des prières surérogatoires pour la personne qui se rappelle qu'elle a des prières à rattraper »

S’il se rappelle. On parle là, chez les malikia, de quelqu'un qui a 5 prières et moins, et il devra les rattraper dans l'ordre. Si quelqu’un a 10, 20, 50 prières, là non. Le minimum a rattraper chez les malikia est de deux prières dans une journée. Par exemple, il fait deux dhur. Donc récapitulons : s’il doit rattraper moins de 4 prières, il doit les rattraper immédiatement. C’est l’avis de Ibn Abi Zayd. Mais si c’est plus de 4 ou 5 (selon un autre avis), alors il fait un programme, en rattrapant un minimum 2 jours de prière par jour. Mais d'autres savants ont dit que une prière rattrapé par prière obligatoire par jour c'est suffisant.

8. Quand l'Iqâma est faite pour accomplir une prière obligatoire derrière l'Imam officiel.

  • Temps où l'accomplissement de prières surérogatoire est déconseillé (Makrûh) :

  1. Depuis l'aube jusqu'à un peu avant le lever du soleil, sauf la Raghîba du Fadjr, on la fera avant d’accomplir la prière du Subh.

L'auteur dit dans le sens : « il est déconseillé d'accomplir des prières surérogatoires durant l'aube sauf pour l'accomplissement de la sunna de al fadjr  ». Et si on rate la prière sunna d’al fadjr, il est possible de la faire le jour. Elle sera à rattraper à partir du moment jusqu’au moment où le soleil atteint la distance de 12 empans jusqu'au zénith (az-zawâl). Donc si une personne n'a pas accompli la prière de as-subh dans son temps, car elle était endormi, dès qu'elle se lève elle accomplit la prière de as-sobh et ensuite la prière sunna de al fadjr. Si le soleil a atteint le zénith, alors c'est trop tard pour rattraper la sunna d’al fadjr. Ibn ‘Achir a bien précisé qu’on l’a rattrape jusqu’au zénith (al Fajr), après le lever du soleil de 12 empan (¾ d'heure après l’apparition du disque solaire). Donc après que le soleil soit complètement levé jusqu'à l'écoulement de 3 quarts d'heure environ.

  1. Les prières surérogatoires sont aussi déconseillées après avoir accompli as-subh jusqu'au lever du soleil. L'auteur a dit : « il est déconseillé d'accomplir des prières surérogatoires après avoir accompli la prière obligatoire de as-subh ».


Pour le Sujûd at-tilâwa et la prière sur le mort: il est détestable de les faire après Al-isfâr (la première clarté) et il est autorisé de les faire avant cela.

Celui qui a l’habitude de faire des prières surérogatoires de nuit, il s’est endormi et n’a fait ni al wird ni autre. Par exemple il a l'habitude d'accomplir 10 rakk^a après al ^icha' . (Le Messager de Allâh sala l-Lâhou ‘alayhi wa salam avait l’habitude d’en faire 12 rak’ah). L’aube arrive, il ne doit alors faire aucune prière surérogatoire autre qu’al fajr.

Est-ce qu’il peut rattraper son wird (prière surérogatoire) ? Oui il peut rattraper les prières surérogatoires et la prière de ash-Shaf’ (minimum 2 rak’a mais on peut faire 4,6,8) et de al Witr (minimum 1 rak’a mais on peut faire 3,5) manquée, celle-ci se rattraperont avant de prier as-subh et avant de prier la sunna de al Fadjr, si (et seulement si) on dispose d'assez de temps pour faire as-Subh avant le lever du soleil. Donc si la personne a l'habitude d'accomplir ces prières mais qu'il s'est endormi et s'est réveillé à l'aube, il peut rattraper son wird et shafa’ et al witr, à condition de le faire avant la sunna de al fajr. Si il a fait la prière de al fadjr c'est trop tard, il ne devra accomplir que as subh après et c'est tout. Car après as-subh il est déconseillé d'accomplir une prière surérogatoire.

  1. Après avoir prié le ‘Asr jusqu'à un peu avant le coucher du soleil.

L'auteur a dit dans le sens : « il est déconseillé d'accomplir des prières surérogatoires après avoir accompli la prière de al ‘asr ». Mais avant d'avoir accompli la prière de al ‘asr, c'est sunna d'accomplir des prières surérogatoires.
Pour le Sujûd at-tilâwa et la prière sur le mort, il est possible de les faire avant la pâleur du soleil et il est détestable après (jusqu'à ce que la prière du Maghreb soit accomplie).

4. Avant la prière de la fête ou après

Par contre, on peut accomplir ou rattraper des prières obligatoires pendant ces temps-là sans aucun problème.

Il y a aussi une exception: les prières sunna du Shaf’a et Witr (si on les avait raté après ‘Ishâ, par exemple on s’était endormi en oubliant de les faire): ces prières se rattraperont avant la prière obligatoire du Subh (et précisément avant de faire la sunna du Fadjr) si (et seulement si) on dispose d'assez de temps pour accomplir le Subh avant le lever du soleil. La Sunna du Fajr est faite avant le Subh, sauf en cas où il ne reste pas assez de temps pour faire les deux Rak’at du Subh avant le lever du soleil ou dans le cas où on rate le Subh et on ne se lève qu’après le lever du soleil : dans ce cas on commence par rattraper le Subh puis on fait le Fadjr ensuite. Par contre les prières sunna du Shaf’a et Witr ne peuvent être rattrapées après le lever du soleil.

Donc, s’il n’y a pas assez de temps (par exemple si le temps imparti ne permet d'accomplir que 3 raka’a) on doit donner dans ce cas la priorité au witr (une Rak’at) plutôt qu'aux deux rak’a du fadjr et encore moins aux deux rak’a du shaf’a, puis on accomplira notre Subh (bien sûr) en son temps.
Si maintenant il n'y a pas le temps de faire 3 raka’a, alors on accomplira le Subh au détriment du witr et on retardera le fadjr pour plus tard (après l'apparition du soleil, 3 quarts d'heure environ après le lever du soleil) : sachant que le fadjr peut être rattrapé jusqu’au zénith (az-zawâl).

Remarques importantes :

Si par oubli on commence une Nâfila (prière surérogatoire) dans les temps où il est détestable de faire la prière surérogatoire : il est préférable (mandûb) de la couper et elle ne sera pas à rattraper.
Si par oubli on commence une Nâfila (prière surérogatoire) dans les temps où il est interdit de faire la prière surérogatoire : il est obligatoire de la couper et elle ne sera pas à rattraper non plus.
Excepté : celui qui fait par ignorance ou par oubli une Nâfila alors que l'Imâm fait son prêche il ne la coupe pas. Idem pour celui qui a commencé sa nâfila et que l'Imâm rentre dans le Minbar (pour faire le prêche) au moment où le fidèle est en train de faire cette nâfila : cette nâfila doit être terminée.

On peut accomplir ou rattraper des prières obligatoires pendant ces temps-là sans aucun problème. Si on commence une prière obligatoire dans ces temps-là et on se rappelle qu'on n'avait pas fait la prière obligatoire précédente : alors qu'on a fait une Rak’at déjà de la prière : il est préférable (mandûb) de compléter cela avec une deuxième Rak’at et considérer cela comme une nâfila (prière surérogatoire) puis accomplir les deux prières obligatoires dans l'ordre.. 

Et il faut savoir que dans le mad-hab Malikite il y a beaucoup de divergences, et sur le temps des prières il y en a beaucoup.

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